1/ L’ACUPUNCTURE :
C’est l’un des outils les plus connus du grand public.
L’acupuncture se base sur une approche énergétique et holistique. Selon la pensée médicale orientale, elle agit sur le Qi (prononcer tchi) qui circule dans le corps par la voie des méridiens. Des aiguilles insérées à la surface de la peau stimulent des points d’acupuncture précis afin de régulariser le Qi ainsi que des fonctions physiologiques, organiques et psychiques ciblées. En termes occidentaux, on pourrait dire que cela permet de renforcer les processus d’autorégulation et de guérison qui se mettent normalement en branle lorsque l’organisme subit une agression (causée par un virus, un stress, une blessure, etc.). Il existe une cartographie détaillée des points d’acupuncture et des méridiens ainsi que de leurs rôles pour rétablir la santé et l’équilibre du patient.
Selon la Médecine Traditionnelle Chinoise (MTC), l’acupuncture permet de traiter, souvent en complémentarité avec d’autres pratiques, une variété de « déséquilibres » liés, entre autres, aux systèmes musculosquelettique (arthrite, tendinite, bursite), respiratoire (bronchite, asthme), gastro-intestinal (calculs, diarrhée), nerveux (dépression, stress), etc. Elle contribue aussi à soulager divers maux courants (mal de tête, rhume, nausées), mais elle ne saurait guérir certaines maladies graves ni pallier des déficiences génétiques.
L’acupuncture joue également un rôle important dans la prévention des maladies. En maximisant l’activité fonctionnelle des Viscères ainsi que la circulation des substances, elle permet d’équilibrer l’ensemble des systèmes de l’organisme. Cela contribue fortement à faire en sorte d’empêcher la maladie de trouver un terrain propice pour s’implanter.
2/ LA MOXIBUSTION:
Cet outils est en général une découverte dans le monde occidental 😉
La moxibustion est une méthode de soin utilisée en MTC et fait référence à l’élément Feu dans la Théorie des 5 éléments. On utilise la moxibustion à savoir la chaleur sur une zone spécifique du corps pour rééquilibrer un dysfonctionnement énergétique. Si cette technique est encore peu connue chez nous, le principe de soin par la chaleur n’a pourtant rien de nouveau. Nous connaissons tous les bouillottes, les cataplasmes, les infra-rouges… Mais, plutôt que d’appliquer la chaleur sur une zone large du corps, la moxibustion la concentre sur un point d’acupuncture précis, correspondant à une fonction ou organe du corps. Les moxas ont des propriétés chauffantes et asséchantes. Les réactions physiologiques à la chaleur des moxas entrainent en outre une augmentation de l’immunité générale de l’organisme.
En Médecine Traditionnelle Chinoise, les maladies chroniques, comme les rhumatismes par exemple, ou provoquées par le froid ou l’humidité sont soignées efficacement par les moxas. En Chine la moxibustion prédomine donc naturellement dans les régions les plus hautes et les plus froides, d’où elle est d’ailleurs originaire. Le mot moxibustion vient du japonais « mogusa » qui signifie « herbe à brûler ». Les moxas sont fabriqués à partir de feuilles d’armoise séchées et réduites en poudre, auxquelles sont parfois incorporées d’autres herbes choisies pour leurs propriétés médicinales. L’armoise est aussi appelée « herbe des médecins » par les chinois. Utilisée sous forme de moxa, elle régularise le cours d’énergie des méridiens et stimule les fonctions des organes. La moxibustion peut être utilisée seule ou combinée au Tuina. Les moxas se présentent généralement sous forme de cônes ou de rouleaux ou en vrac à poser directement sur aiguille. Elle a la propriété de pouvoir apporter une douce chaleur au corps sans brûler.
3/ LES VENTOUSES :
Et oui les mêmes que celles utilisées par nos aïlleux autrefois !
Les ventouses (Ba Guan Zi) font partie intégrante de la Médecine Traditionnelle Chinoise depuis la plus haute antiquité puisqu’elles sont mentionnées dans un traité de médecine écrit sur de la soie retrouvé dans une tombe de la dynastie Han. En général, elles se présentent sous la forme de petits flacons de verre de tailles variables que l’on pose sur la peau après en avoir chassé l’air de façon à créer une dépression. Ce procédé attire le sang vers la surface du corps et en facilite la circulation. La pose de ventouses est indolore mais va parfois marquer la peau par une tache foncée qui peut demeurer quelques jours.
En Médecine Traditionnelle Chinoise, les ventouses sont utilisées pour chasser du corps des facteurs pathogènes externes comme le Froid, le Vent, l’Humidité et la Chaleur ainsi que pour améliorer et accélérer la circulation sanguine.
Dans son ouvrage Thérapie par les ventouses (Maloine, 2007, p. 30) Ilkay Chirali écrit :
« Selon moi, rien ne déplace plus rapidement le Qi et le Sang que les ventouses. Dès le début de leur application, on peut observer un mouvement de sang vers les cupules. Chez un patient carencé en énergie, ce mouvement sera lent et il sera beaucoup plus rapide si l’énergie abonde. On peut observer ce phénomène avec les cupules en verre.
Comme nous l’avons signalé plus haut, les ventouses sont particulièrement efficaces quand le facteur pathogène se localise encore dans la surface énergétique superficielle de l’organisme, le niveau Défensif (Wei Qi). Quel que soit le vaisseau choisi, les objectifs du traitement restent les mêmes, à savoir l’extraction des facteurs pathogènes externes de l’organisme et la restauration de la circulation du Qi, du Sang et des Liquides, ce qui permet de recouvrer la santé. »
Les ventouses ont démontré leur efficacité dans les cas de lombalgies et douleurs articulaires et musculaires diverses comme la péri-arthrite de l’épaule. Elles peuvent aussi être utilisées dans les douleurs abdominales ou gastriques, l’anémie, l’asthme et les affections pulmonaires, l’hypertension artérielle et certaines affections gynécologiques de même que l’énurésie nocturne.
En règle générale, le temps de pose varie entre cinq et quinze minutes selon que l’on veuille exercer une action tonifiante ou dispersante. On peut également effectuer des massages avec les ventouses en les tournant et les déplaçant sur le corps. Ces massages, généralement effectués le long du méridien de la vessie (de chaque côté de la colonne vertébrale), permettent de décongestionner le sang et de libérer la chaleur de la surface de la peau. De même, ces massages stimulent les nerfs des systèmes sympathique et parasympathique et rééquilibrent ainsi le système nerveux.
Il existe toutefois des contre-indications concernant la pose des ventouses d’où l’importance de consulter chez un thérapeute correctement formé. Si celui-ci est praticien de Médecine Traditionnelle Chinoise, il ajoutera ses compétences dans ce domaine lors de la pose des ventouses qui ne se fera pas de façon aléatoire mais en fonction des points et des méridiens d’acupuncture et des grandes lois de l’énergétique chinoise.
4/ Le GUA SHA :
Le Gua Sha est une technique populaire qui consiste à racler la peau du patient avec un outil généralement fait en corne de buffle. Le mot «Sha» signifie «éruption cutanée qui ressemble à des graines de millet rougeâtres». Le Gua Sha est une technique de raclage de la peau qui a pour objectif de libérer la surface de la peau des agents pathogènes qui y demeurent. Le facteur pathogène sort alors sous la forme de petits points rouges de la taille d’une graine de millet. En laissant l’éruption se manifester à la surface de la peau, la peau et les muscles se libèrent du blocage et la circulation de l’énergie et du sang dans les capillaires du derme sont rétablis. Le plus souvent les grains de sable sont de couleur rouge mais ils peuvent aussi être bleu, violet ou noir selon que le blocage soit ancien, soit causé par le vent froid, par le vent chaleur ou par le vent humidité.
Le Gua Sha peut être rapproché des techniques de martelage (Gua Pak) et des techniques de pinçage (Gua Tsien). Toutes ces techniques permettent de libérer la surface de la peau.
Les Chinois ont l’habitude d’utiliser le Gua Sha avant d’aller consulter à l’hôpital si le problème persiste.
Les outils employés dans la pratique du Gua Sha
Ses fonctions :
La technique de Gua Sha est plus connue pour libérer la peau. On peut l’utiliser cliniquement pour traiter les attaques externes et tous les symptômes ressemblant à des attaques externes. Le Gua Sha est indiqué pour:
• les douleurs aiguës ou chroniques.
• les contractures aiguës ou chroniques.
• les attaques des 6 énergies perverses (coup de froid, coup de chaud…).
Libérer la surface avant de régler les maladies internes
Traiter une maladie interne alors que l’énergie perverse bloque la surface du corps risque de renforcer la virulence de la pathologie interne. Pour cette raison, en médecine chinoise, on ne traite jamais une maladie chronique avant d’avoir libéré la surface du corps c’est-à-dire la peau et les muqueuses. Ainsi, en cas de pathologie double, la médecine chinoise recommande de soigner le rhume avant la maladie interne.
5/ LA PHARMACOPÉE CHINOISE :
Alors que l’acupuncture sert à maintenir ou à recouvrer la santé de l’organisme par une stimulation de ses fonctions, la pharmacopée chinoise vise, durant la plus grande partie de l’histoire chinoise, à traiter directement les signes de la maladie. C’est seulement à partir du 12 ème siècle que des efforts systématiques à grande échelle visèrent, pendant les trois siècles suivants, à conceptualiser les effets de la thérapeutique médicamenteuse sur les fonctions de l’organisme. Ainsi émergea une tradition pharmacologique venant compéter la pharmacopée symptomatique.
La tradition médicale chinoise rapporte que le premier des herboristes fut l’empereur légendaire SHEN NONG, qui étudia les plantes vénéneuses et leur contre-poison, classa et décrivit les propriétés de 365 drogues (végétales, animales et minérales). Les plus anciens livres traitant de cette spécialité sont :
HUANG DI NEI JING SU WEN (Classique de l’Interne attribué à l’empereur mythique HUANG DI).
SHANG HAN LUN (traité des coups de froid) de SHANG ZHONG JING 150/219.
BEN CAO GANG MU (Materia Medica) de LI SHI ZHEN 1518/1593.
Ces textes font toujours autorité
On ne peut comparer la phytothérapie occidentale à la pharmacopée chinoise qui suit les grands principes de la pensée médicale chinoise, à savoir : Les BA GANG. La plante développe à l’intérieur du corps une qualité énergétique : chaud, froid, tiède, frais.
Les saveurs : permettent aux principes de la plante de pénétrer dans l’organe avec lequel elle est en résonance. Les plantes chinoises sont classées à partir des mouvements énergétiques qu’elles induisent dans le corps : Montée-descente-astringence-exteriorisation, etc…
La préparation de la plante, décoction, macération, brûlage, etc…modifient le degré de concentration des principes actifs, et donc l’action tonifiante ou dispersante.
6/ LA DIETOTHERAPIE CHINOISE:
La diététique chinoise est issue d’une sagesse millénaire. Elle repose sur les concepts fondamentaux du Yin / Yang, des cinq mouvements, etc.et elle est parfaitement intégrée dans le quotidien des chinois. En dehors de la spécificité des aliments chinois, les concepts universels établis par cette sagesse permettent de corriger les erreurs de l’alimentation occidentale et de manger sainement avec les produits de chez nous.
A nous d’en faire un art de vivre à part entière et de l’adapter à chacun d’entre nous en tenant compte de notre constitution, de notre âge, de nos maladies, de nos conditions de vie, etc.
La diététique chinoise porte une attention toute particulière à la vitalité et la qualité de la nourriture, la nature des aliments, leurs saveurs, le cadre et les horaires des repas, les proportions entre les différentes catégories d’aliments, la couleur, la consistance des aliments, leur préparation etc.
La diététique peut être :
- Préventive, comportant un ensemble de règles alimentaires que chacun a intérêt à suivre pour être en bonne santé et le rester. Elles sont fonctions du terrain de la personne, de son âge, du climat, de la saison pour ne citer que quelques facteurs principaux.
- Curative en tant qu’outil thérapeutique de choix dans l’arsenal de la médecine chinoise.